Philippe Corcuff : dire que nous sommes déjà en dictature, c’est « contribuer à normaliser le RN »

Des manifestants contre les candidats du second tour de l’élection présidentielle à Paris, le 26 mai 2022.

Des manifestants contre les candidats du second tour de l’élection présidentielle à Paris, le 26 mai 2022. CHANG MARTIN/SIPA

Entretien  Pour le professeur de science politique, la surenchère verbale dans la critique du gouvernement risque d’effriter la barrière symbolique avec le parti de Marine Le Pen. S’il y a un recul de l’Etat de droit, nous ne sommes pas aujourd’hui dans un « régime illibéral ».

Depuis la séquence ouverte par la réforme des retraites, on voit poindre des critiques sévères, du gouvernement d’Emmanuel Macron et de Macron lui-même : « néolibéralisme autoritaire », « régime illibéral », dérives menées par un « forcené ». Pourquoi s’inquiéter, comme vous le faites sur votre blog de Mediapart, de ces expressions ?

Publicité

La caricature des hommes politiques est classique dans l’histoire des mouvements sociaux et constitue un registre légitime de protestation vis-à-vis des dominants, jusqu’aux mannequins pendus dans la France rurale d’Ancien Régime analysée par l’historien et sociologue américain Charles Tilly. Mais ce que je voudrais montrer, c’est qu’il y a deux particularités aujourd’hui dans la diabolisation de la fonction et du nom d’Emmanuel Macron.

Premièrem…

Vous voulez lire la suite de cet article ?

S’abonner permet de consulter tous les articles. Et pas que : vous pouvez les commenter et les offrir à vos proches.

S’abonner à partir de 5€

Exclu :
3,49€/mois

Annuler